• La Réserve fédérale américaine (Fed) a abaissé mardi de façon imprévue son taux directeur de trois quarts de point à 3,50% pour faire face à l'affaiblissement des conditions économiques et à l'accroissement des risques pesant sur la croissance. Evènement

    Le Comité de politique monétaire (FOMC) a pris cette décision "à la lumière de l'affaiblissement des perspectives économiques et des risques accrus pesant sur la croissance", a indiqué la banque centrale dans un communiqué.

    C'est la baisse de taux la plus importante effectuée par la Fed depuis plus de quinze ans. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, la banque centrale n'avait procédé qu'à une baisse limitée d'un demi-point, certes rapidement suivie par deux autres réductions d'un même montant.

    "Les conditions ont continué de se détériorer sur l'ensemble des marchés financiers et le crédit a continué de se resserrer pour certaines entreprises et certains ménages", selon la Fed.

    Cette décision fait suite à une réunion en urgence du FOMC lundi, a indiqué la Fed. La prochaine réunion était prévue pour les 29 et 30 janvier.

    Mais la chute des marchés boursiers dans le monde a convaincu la banque centrale d'agir en urgence. Inquiets des perspectives de récession aux Etats-Unis et déçus par le plan de relance de plus de 140 milliards de dollars du président George W. Bush, les Bourses ont subi une dure correction depuis lundi.

    Les Bourses européennes se sont d'ailleurs nettement redressées mardi vers 13h30 GMT après l'annonce de la Fed.

    A Londres, l'indice Footsie progressait de 1,68% vers 13h30 GMT, à Paris le CAC 40 avancait de 1,36% et à Francfort le Dax gagnait 0,27%.

    Cette initiative fait suite à l'effondrement des Bourses mondiales lundi en raison des inquiétudes sur une récession de l'économie américaine. Wall Street, la première place financière mondiale, était restée fermée lundi en raison d'un jour férié et doit ouvrir à 14h30 GMT.

    Notant que "des risques importants continuent de peser sur la croissance", la banque centrale a noté qu'elle allait "continuer à évaluer les effets qu'ont les événement financiers notament sur les perspectives économiques", et qu'elle était prête à "agir en temps voulu, et si besoin est, pour contrer ces risques".

    La Fed a rappelé qu'elle s'attendait à une "modération" de l'inflation dans les trimestres à venir, mais qu'elle allait devoir suivre "de près" les développements sur ce front.

    La décision de baisser les taux a été approuvée par tous les membres présents sauf un. Le président de la banque de réserve de Saint Louis, William Poole, a jugé que les conditions actuelles ne justifiaient pas une baisse immédiate et que la Fed pouvait attendre sa réunion de la semaine prochaine.


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  • Les Bourses asiatiques et européennes ont succombé mercredi aux craintes de récession aux Etats-Unis, au lendemain d'un fort mouvement de baisse et après l'annonce de lourdes pertes dans le secteur bancaire américain et d'une baisse de la consommation en décembre.

    Londres a perdu 1,37%, Francfort 1,25% et Paris 0,48%, poursuivant la descente amorcée la veille et retrouvant au mieux leur niveau d'août dernier, au plus fort des craintes sur la crise des crédits hypothécaires à risque ("subprime mortgages").

    La morosité frappait également Bruxelles (-2,54%), Lisbonne (-1,94%) Amsterdam (-1,69%), Madrid (-0,92%), tandis que Prague chutait de 3,09% et que Vienne repassait sous les 4.000 points pour la première fois depuis octobre 2006 (-2,61%).

    Auparavant, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo avait terminé sur une très forte chute de 3,35%, au plus bas depuis octobre 2005, tandis que Hong Kong avait dévissé de 5,4% et Shanghai --habituellement plus déconnectée de l'économie américaine-- avait cédé près de 3%.

    Bombay avait lâché 3%, Séoul 2,4%, Sydney 2,5%, Kuala Lumpur 3,5% et Singapour 3,05%, alors que Taïpeh s'était contracté de près de 3% et Jakarta de plus de 5%.

    Quant à la Bourse de New York, elle a clôturé en baisse une séance fort volatile, partagée entre les résultats décevants du leader mondial des composants technologiques Intel et les pertes limitées de la banque d'affaires JP Morgan: le Dow Jones a perdu 0,28% et le Nasdaq 0,95%.

    Les rumeurs d'une éventuelle réunion d'urgence de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont pesé sur le dollar qui s'est replié face à l'euro et a atteint son plus bas niveau face au yen depuis deux ans et demi, accélérant le mouvement de recul à Tokyo, inquiet pour les exportations japonaises.

    "Les marchés en Asie se replient en prévision d'un ralentissement de l'économie américaine, voire d'une récession", a commenté Daisuke Uno, responsable de la stratégie à la banque Sumitomo Mitsui.

    Le géant financier américain Citigroup a annoncé mardi que ses pertes au 4e trimestre étaient près de deux fois plus importantes que ce qui était attendu, en raison de la crise du marché du crédit.

    Le gouvernement américain a en outre annoncé le plus mauvais chiffre pour les ventes de détail depuis six mois, alimentant encore les craintes de voir la plus grande économie du monde glisser vers la récession.

    Selon Yoshikiyo Shimamine, économiste en chef au Dai-ichi Life Research Institute, certains donneurs d'ordres à Tokyo pensent que la Fed pourrait intervenir avant sa prochaine réunion prévue le 29 janvier.

    "Des mesures drastiques, telles qu'une baisse des taux d'intérêt et des incitations fiscales du gouvernement américain, sont nécessaires pour renverser la tendance", a-t-il estimé.

    Toutefois, selon Yves Marçais, stratégiste de Global Equities à Paris, la "divergence de points de vue de la Fed et de la Banque centrale européenne, l'une se préparant à baisser ses taux et l'autre disant qu'elle va peut-être les remonter", contribue également à la défiance des investisseurs.

    "Si on regarde l'histoire, il faut se souvenir qu'en 1987 c'est ce type de désaccord, entre Bundesbank et Fed à l'époque, qui avait mené au krach boursier. Il faut espérer que les banquiers centraux seront assez intelligents pour s'en souvenir", a expliqué M. Marçais à l'AFP.

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  • Le taux de rémunération du Livret A ne passera qu'à 3,5% le 1er février, alors qu'il aurait dû monter à 4%, le gouvernement ayant décidé de ne plus appliquer le mode de calcul automatique mis en place en 2003 pour ne pas peser sur le financement du logement social.

    Le rendement s'établit "à un niveau supérieur à l'inflation tout en préservant les conditions de financement du logement social", a plaidé le Premier ministre François Fillon mercredi dans un communiqué.

    "C'est vraiment un bon taux (....) plus que raisonnable et qui rémunère véritablement à des conditions très, très avantageuses", a ajouté la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, sur France 2.

    A gauche, Henri Emmanuelli (PS) a accusé le gouvernement de prendre les Français "pour des idiots", en affirmant que la petite épargne ne devait "pas être dépouillée".

    M. Fillon a aussi annoncé que la rémunération du livret d'épargne populaire (LEP) serait de 4,25%, contre 4%.

    S'il avait grimpé de 3% actuellement à 4%, le taux du Livret A aurait enregistré son plus haut niveau depuis 20 ans, renchérissant le coût du logement social auquel participe ce produit d'épargne défiscalisé détenu par 45 millions de Français.

    La méthode de calcul actuelle avait été créée afin de dépolitiser la fixation du taux d'intérêt de l'épargne réglementée, qui donnait lieu régulièrement à des polémiques.

    La rémunération résultait d'une moyenne entre l'inflation hors tabac et les taux d'intérêt interbancaire à court terme (Euribor 3 mois), majorée de 0,25 point.

    Or, ces indicateurs ne cessent d'augmenter ces derniers mois, notamment l'Euribor qui subit une forte pression en raison de la crise des crédits hypothécaires américains à risque, les "subprimes".

    Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a estimé dans un courrier daté du 15 janvier que "la rémunération du Livret A ne devait pas tenir compte de la situation anormale de l'Euribor, lié aux turbulences financières internationales", selon Matignon.

    Il a évoqué des "circonstances exceptionnelles" prévues par les textes officiels pour suspendre "l'application de la formule automatique", estimant qu'elle "serait pénalisante pour l'économie française, en
    augmentant le coût de financement du logement social, des ménages et des entreprises, en particulier les PME".

    M. Noyer avait recommandé une hausse de 0,25% pour le Livret A et un "maintien en l'état" du LEP.

    Le Premier ministre "a toutefois estimé que l'augmentation des taux d'intérêt et de l'inflation sur la période récente justifiait une augmentation de 0,5% du Livret A et de 0,25% du LEP".

    En outre, M. Fillon a décidé d'aller au-delà d'une simple suspension du calcul automatique, souhaitant l'instauration d'une "nouvelle formule" afin "d'éviter de manière pérenne la prise en compte d'une sur-réaction des taux courts et de mieux assurer la protection du pouvoir d'achat".

    Elle "sera fondée sur la moyenne des taux courts (Euribor et Eonia) et de l'inflation, le résultat ne pouvant être inférieur à l'inflation augmentée de 0,25%", a précisé Matignon.

    Dans un rapport sur la réforme du Livret A remis au gouvernement en décembre, Michel Camdessus, ancien gouverneur de la Banque de France, suggérait de remplacer l'Euribor par l'Eonia, un taux moins volatil et nettement moins élevé que l'Euribor.

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  • Le pétrole a attaqué l'année en fanfare, avec le franchissement du seuil symbolique des 100 dollars le baril à New York, profitant de tensions géopolitiques accrues et de la faiblesse persistante du dollar, qui ont également poussé l'or, autre reine des matières premières, à un sommet.

    A New York, le "light sweet crude" a explosé son record, atteignant pour la première fois de son histoire le prix exact de 100,00 dollars le baril. Vers 18H30 GMT, le baril pour livraison en février redescendait de ses sommets, restant toutefois en hausse marquée de 3,29 dollars à 99,27 dollars.

    A Londres, le cours du Brent de la mer du Nord a aussi franchi un cap historique, celui des 97 dollars le baril, se propulsant même jusqu'au niveau jamais atteint de 97,74 dollars.

    En une seule séance, les prix ont bondi de pas moins de trois dollars.

    Dans le même temps, l'once d'or a brillé de mille feux: elle a atteint 859 dollars, pulvérisant ainsi son record historique (850 dollars) qui datait de janvier 1980, au moment du second choc pétrolier et de la Révolution iranienne.

    "Les fonds sont revenus sur le marché en ce début d'année, nous avons plus de problèmes au Nigeria et il y a aussi les inquiétudes sur ce qui va se passer au Pakistan. Enfin, on attend une chute des stocks aux Etats-Unis", a énuméré Robert Montefusco, de la maison de courtage Sucden.

    Dans un contexte d'approvisionnements jugés précaires, la montée de la violence au Nigeria, premier producteur de brut africain, a fourni l'électrochoc attendu depuis des semaines: depuis la fin du mois de novembre, le marché était sur les braises et spéculait sur le franchissement du fameux seuil des 100 dollars le baril.

    Au moins 12 personnes ont été tuées pendant les festivités du Nouvel An lors de l'attaque de deux commissariats et d'un hôtel par des hommes armés à Port Harcourt, centre pétrolier du Nigeria.

    Estimée à environ 2,1 millions de barils par jour, la production du pays a déjà été amputée d'environ un quart en 2006 et 2007.

    "Cela augmente la crainte qu'un retour au chaos dans ce pays puisse de nouveau perturber la livraison de pétrole pour l'international", a expliqué John Kilduff, analyste de MF Global.

    La montée des tensions géopolitiques au Pakistan, après l'assassinat de l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto la semaine dernière, avait déjà amorcé un mouvement de hausse des prix du brut. Les élections législatives, prévues initialement le 8 janvier, ont ainsi été reportées mercredi au 18 février.

    Bien que le Pakistan ne produise pas de pétrole, il se situe dans une région stratégique et compte comme la seule puissance nucléaire connue du monde musulman et un allié-clé des Etats-Unis.
    La nouvelle s'inscrit dans un contexte de craintes récurrentes sur l'équilibre du marché. Les opérateurs s'inquiètent que l'offre ne suffise pas a satifair une demande en forte augmentation.
    Le marché s'inquiète notamment de la fonte des réserves pétrolières aux Etats-Unis. Pour la semaine achevée le 28 décembre, les analystes anticipent la publication jeudi d'une chute, pour la septième semaine d'affilée, des stocks de brut.

    "Nous avons enfin touché cette barre des 100 dollars et nous allons y rester tant qu'il y aura un déséquilibre entre l'offre et la demande" de brut, a réagi Bart Melek, analyste de BMO Capital Markets.

    Antoine Halff, de la Fimat a estimé, pour sa part, que la montée ce mercredi jusqu'au cap des 100 dollars n'avait "pas une signification particulièrement marquée" et que "ces niveaux très élevés" ne pourraient "être maintenus pendant très longtemps".

    L'ascension parallèle du précieux métal et du visqueux liquide n'a rien de surprenant: la courbe de l'or suit généralement les sinuosités de celle du pétrole car la flambée pétrolière entretient les craintes inflationnistes et incite les investisseurs à se munir d'or, placement refuge en période d'escalade des prix.

    Par ailleurs, la faiblesse du dollar --qui s'échangeait mercredi près de son plus bas historique face à l'euro-- contribue à augmenter aussi bien le prix de l'or que celui du pétrole. Comme le prix de ces matières premières est libellé en dollar, la dégringolade du billet vert renforce le pouvoir d'achat des investisseurs munis d'autres devises et stimule ainsi la demande.

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  • Le marché du travail américain a donné de gros signes d'essoufflement en décembre, avec 18.000 créations d'emplois seulement et un bond du chômage à 5%, témoignant des risques de récession que la crise de l'immobilier fait peser sur la première économie mondiale.

    C'est le rythme d'embauches le plus faible depuis août 2003, année morose marquée par le début de la guerre en Irak, et le niveau de chômage le plus élevé depuis novembre 2005, alors que l'économie se remettait du passage du cyclone Katrina.

    Les analystes tablaient sur 70.000 créations d'emplois, après 115.000 en novembre, et une petite hausse du chômage à 4,8% contre 4,7% le mois précédent.

    Le détail des chiffres, publiés vendredi, révèle l'impact croissant de la crise de l'immobilier sur l'économie: en décembre, la branche d'activité la plus touchée a été celle de la construction avec 49.000 licenciements nets. L'industrie a détruit 31.000 emplois et dans les services, le commerce de détail en a supprimé 24.000 malgré la saison des fêtes.

    En revanche, les services aux entreprises ont créé 43.000 emplois, le secteur de l'éducation-santé 44.000, et la fonction publique 31.000.

    Ces chiffres ont immédiatement fait bondir l'euro qui a touché un plus haut depuis le 29 novembre à 1,4823 dollars.

    Ils inquiètent les marchés qui ont déjà dû digérer cette semaine l'annonce d'une baisse de l'activité industrielle en décembre, et qui attendaient avec anxiété ce rapport pour juger de l'ampleur de la détérioration de l'économie et des risques de la voir entrer en récession.

    Un tel marasme augmente les chances d'une nette baisse des taux lors de la prochaine réunion de la banque centrale (Fed), le 30 janvier. Lors de sa dernière réunion, celle-ci n'avait pas exclu des baisses "importantes" en cas de forte détérioration de la conjoncture.

    La mauvaise nouvelle sur le front de l'emploi sera aussi scrutée avec soin par les politiques, alors que la course à la Maison Blanche a connu sa première grande épreuve jeudi avec les caucus de l'Iowa, qui ont vu la victoire de Barack Obama chez les démocrates et de Mike Huckabee chez les républicains.

    Il y a un an, le chômage affectait 4,4% seulement de la population active et "il a augmenté dans presque toutes les professions", a indiqué Philip Rones du Bureau des statistiques sur l'emploi.

    Le secteur du bâtiment a perdu 236.000 emplois depuis son pic en août 2006, "entraîné par la construction résidentielle". L'industrie a supprimé 212.000 emplois au cours de l'année écoulée, en raison surtout des licenciements dans le secteur automobile".

    Au total, "l'économie a créé 111.000 emplois par mois en moyenne en 2007, contre 189.000 en 2006", a-t-il ajouté. Les analystes estiment qu'il faut entre 110.000 et 140.000 embauches nettes chaque mois pour absorber la hausse de la population active.

    De plus, les nouvelles ne sont guère encourageantes sur le front de l'inflation, puisque le salaire horaire a progressé de 0,4% en décembre, ce qui est supérieur aux attentes des analystes qui tablaient sur une hausse de 0,3%.

    Sur un an, la hausse atteint 3,7%, contre 4,3% en 2006.

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