• François Fillon a refusé dimanche soir au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro d'entrer dans le débat sur la vie privée de Nicolas Sarkozy, privilégiant la défense point par point de la politique menée par son gouvernement.

    Longuement interrogé sur la vie privée du chef de l'Etat, le Premier ministre s'est voulu fidèle à la "règle de conduite" qu'il s'est fixée depuis son entrée en politique il y a "trente ans" en refusant tout commentaire.

    Et si les affaires de coeur de Nicolas Sarkozy font "hélas" régulièrement la une de l'actualité, il a estimé que les Français savaient "faire le tri" et que cela "n'altérait" en rien son image.

    Laissant de côté "la droite bling bling" et "la gauche caviar", de simples "images" selon lui, le Premier ministre a préféré justifier "l'action" de son gouvernement, et notamment en matière économique.

    Il a jugé qu'il ne "paraît pas nécessaire pour le moment" de revoir à la baisse l'hypothèse de croissance pour 2008, alors que sa ministre de l'Economie Christine Lagarde avait fait des déclarations contradictoires sur le sujet. Quant à 2007, la hausse de l'activité économique devrait avoisiner les 2%.

    En 2008, année d'élections municipales, François Fillon a aussi exclu une hausse de la TVA.

    Pour gagner le point de croissance supplémentaire, crédo de Nicolas Sarkozy, il confirmé que le gouvernement étudiait une réforme de l'ouverture des magasins le dimanche, estimant qu'il fallait "faire évoluer la réglementation".

    Il a également souhaité la fin du "contingent imposé" des heures supplémentaires, tout en affirmant que les 35 heures, non négociables selon les syndicats, restaient "un plancher" et "une référence hebdomadaire en termes de durée de travail".

    Le Premier ministre a évoqué rapidement le futur projet de loi de modernisation de l'économie, rappelant, parmi ses objectifs, celui de baisser la fiscalité des entreprises.

    François Fillon s'est félicité du projet d'accord sur le marché du travail entre les partenaires sociaux, "un vrai pas vers la flexisécurité à la française".

    "Ce qui est sûr, c'est que si l'accord est très largement soutenu par les partenaires sociaux, il sera présenté au Parlement" et voté, a-t-il confirmé.

    Passant en revue les principaux thèmes d'actualité, le locataire de Matignon a notamment défendu, au nom de la culture de "compromis" issue du Grenelle de l'Environnement, sa décision de déclencher la procédure de suspension du maïs OGM MON810. Il a décoché au passage une flèche au président UMP de l'Assemblée nationale, qui avait regretté la suspension de l'unique variété OGM cultivée en France.

    "Je dis à Bernard Accoyer que la majorité présidentielle est engagée par les conclusions du Grenelle de l'environnement", a dit M. Fillon.

    Il a précisé d'autre part l'objectif de la suppression de la publicité sur les chaînes publiques, l'une des surprises de la conférence de presse de Nicolas Sarkozy mardi. Le gouvernement, a-t-il dit, veut "un projet de loi courant 2008" pour une entrée en vigueur "au 1er janvier 2009".

    Et si M. Sarkozy n'avait pas inscrit cette réforme à son programme présidentiel, a plaidé le Premier ministre, c'est parce que "beaucoup craignaient que [ce fût] difficile à mettre en oeuvre, et parce qu'au fond on avait peur de franchir un pas que personne n'a osé franchir depuis longtemps".

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  • Le président américain George W. Bush a affirmé dimanche l'engagement des Etats-Unis à assurer la sécurité dans le Golfe face à l'Iran, dénoncé comme une "menace" pour le monde, et s'est adressé directement aux Iraniens pour leur dire qu'ils avaient droit à la démocratie.

    M. Bush a aussi appelé les dirigeants arabes a soutenir ses efforts pour un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens avant la fin de l'année, pour un retour à la stabilité en Irak et pour la démocratie au Liban.

    Dans une allocution prononcée à Abou Dhabi et présentée comme le grand discours de sa longue tournée au Proche et Moyen-Orient, M. Bush a aussi salué les progrès accomplis par certains dirigeants en faveur de la démocratie dans la région, tout en soulignant la nécessité d'en faire plus.

    Au cinquième jour de son périple, M. Bush a dressé la liste, dejà connue, de ses griefs contre l'Iran, sa bête noire, et affirmé sa volonté d'agir "avant qu'il ne soit trop tard".

    "L'Iran est aujourd'hui le principal Etat à parrainer le terrorisme dans le monde", il dépense des centaines de millions pour financer les extrémistes de la planète, livre des armes aux talibans en Afghanistan et aux extrémistes chiites en Irak, soutient les organisations "terroristes" palestiniennes du Hamas et du Jihad islamique, "il sape les espoirs de paix libanais en armant et en aidant le groupe terroriste du Hezbollah", a-t-il dit.

    Il "intimide ses voisins par ses activités balistiques et sa rhétorique belliqueuse", a-t-il dit.

    "Il défie les Nations unies et déstabilise la region" par ses activités nucléaires, a-t-il surenchéri.

    "Les agissements de l'Iran représentent partout une menace pour la sécurité des nations", a-t-il résumé.

    C'est pourquoi les Etats-Unis renforcent leur "vieil engagement en matière de sécurité auprès de leurs amis dans le Golfe et rassemblent des amis dans le monde pour faire face à ce danger avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il ajouté.

    L'un des principaux objectifs de la tournée de M. Bush au Koweit, à Bahrein, dans les Emirats et en Arabie saoudite à partir de lundi, était de rassurer ses alliés arabes sunnites sur la détermination des Etats-Unis à continuer de les protéger face à la montée en puissance de l'Iran.

    Il entendait aussi s'assurer leur coopération à son entreprise internationale pour isoler la République islamique au moment où certains d'entre eux, comme l'Arabie saoudite ou l'Egypte, dernière étape de la tournée de M. Bush mercredi, semblent se montrer plus accomodants avec l'Iran.

    C'est que, plus encore peut-être que les menées iraniennes, les pays arabes redoutent, après l'Irak, les conséquences d'une nouvelle guerre américaine dans la région.

    M. Bush n'a pas répondu directement à ces craintes, ravivées dimanche dernier par un incident militaire naval dans le détroit stratégique
    d'Ormuz, entre l'Iran et la péninsule arabique, au debouché du Golfe.

    Mais il s'est adressé directement aux Iraniens eux-mêmes en affirmant leur "droit de vivre sous un régime qui est à l'écoute de vos souhaits, respecte vos talents et vous permet de bâtir une vie meilleure pour vos familles".

    "Nous appelons le régime à Téhéran à écouter votre volonté et à vous rendre des comptes", a-t-il exhorté.

    Pousser à un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens et rallier les pays arabes à cette entreprise constituait l'autre priorité de la tournée de M. Bush, commencée mercredi en Israël et dans les Territoires.

    "Nous vous appelons à nous rejoindre en engageant les ressources (nécessaires) pour aider les Palestiniens à bâtir les institutions d'une société libre", a-t-il lancé à l'adresse des dirigeants arabes.

    M. Bush estime indispensable la contribution des pays arabes, dont seuls l'Egypte et la Jordanie ont reconnu Israel.

    "Un Etat palestinien indépendant, viable, démocratique et pacifique représente plus que le rêve des Palestiniens, c'est aussi la meilleure garantie de paix pour tous (leurs) voisins", a-t-il dit pour les convaincre.

    A l'attention des Palestiniens, il a affirmé que "la dignité et la souveraineté qui sont votre droit sont à votre portée". Mais ils les a invités à s'opposer aux terroristes, dans une réference claire au Hamas qui controle la bande de Gaza.

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  • Ségolène Royal s'est posée samedi en chef de campagne de la gauche aux élections municipales, relevant le défi de la politisation du scrutin lancé par Nicolas Sarkozy pour appeler les électeurs à le sanctionner en votant "massivement" à gauche en mars prochain.

    Le jour même où l'UMP lançait sa campagne lors d'un Conseil national en présence des deux têtes de l'exécutif qui avaient reçu le renfort du travailliste Tony Blair, la rivale malheureuse de M. Sarkozy à l'élection présidentielle avait choisi de faire son premier déplacement de campagne à Saint-Brieuc.

    Ce déplacement survenait une dizaine de jours après qu'elle eut fait part de son ambition de prendre la tête du PS, si elle parvient à "rassembler les socialistes".

    Le choix du chef-lieu des Côtes d'Armor n'avait rien du hasard: la gauche y nourrit de grands espoirs aux municipales (le score de Mme Royal a dépassé 58% le 6 mai), sous l'impulsion d'une femme députée proche d'elle, Danielle Bousquet, qui veut être "l'exemple d'une gauche complètement en phase avec son temps".

    Entre un passage au marché, à l'affluence clairsemée à une heure matinale, et des séances de décicace de son livre "Ma plus belle histoire, c'est vous", Ségolène Royal s'est faite l'avocate d'une opposition rude et sans concession.

    Pour ne "pas l'alimenter", elle a délibérément laissé de côté la controverse interne au PS sur le traité européen de Lisbonne, se dérobant aux questions des journalistes et se bornant à rappeler devant une délégation de contestataires que si elle avait gagné le 6 mai, elle aurait "organisé un référendum" sur ce sujet.

    Dans une salle où s'étaient massés quatre à cinq cents personnes, elle a fustigé un président "désinvolte", "exhibitionniste" et "qui vit comme un milliardaire", lui opposant "la France authentique" où domine "une forme de pudeur".

    A la désinvolture, elle a opposé "la république du respect"; à "l'improvisation permanente, une république cohérente et sérieuse"; à "la fébrilité, la république de la sérénité", à "l'exhibitionnisme et la provocation, une république simple et des comportements pudiques".

    Aux "annonces perpétuelles et désordonnées", elle préfère "des réformes vraies, justes, stables et durables".

    Mme Royal a présenté son "engagement" dans la bataille municipale comme "une forme de défense d'une politique morale". Et c'est dans la discrétion qu'elle est allée se recueillir devant les dépouilles de deux marins morts dans le naufrage de "La p'tite Julie" au début de la semaine.

    La présidente du Poitou-Charentes a pris au mot Nicolas Sarkozy pour qui les municipales sont un test national, en demandant aux électeurs de "lui répondre dans les urnes en votant massivement pour les candidats socialistes et de gauche".

    Prenant l'exemple des OGM, que plusieurs régions comme la sienne ont décrété depuis plusieurs années interdits sur leur territoire, Ségolène Royal a assuré que "c'est dans les villes gérées par la gauche que la réforme est à l'oeuvre".

    Sur le fond, elle a jugé que "Nicolas Sarkozy a fait un bilan assez féroce de lui-même" lors de ses voeux à la presse mardi, puisqu'il a dit que les caisses étaient "vides". "Mais qui a vidé les caisses, si ce n'est lui et la droite ?", a-t-elle lancé.

    Cultivant moins qu'à l'habitude sa différence, la responsable PS en a appelé à "une gauche d'avenir, une gauche bâtisseuse, une gauche généreuse", mais aussi à "une gauche qui reste debout, qui ait du courage, et soit au combat".

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  • Le sénateur noir de l'Illinois Barack Obama, 46 ans, a remporté jeudi les caucus démocrates dans l'Iowa (centre), première sélection des candidats pour la Maison Blanche qui a aussi vu Hillary Clinton subir un sérieux revers et un ex-gouverneur, Mike Huckabee, gagner du côté républicain. Evènement

    M. Obama, sénateur depuis 2005 seulement, a battu deux candidats parmi les plus expérimentés du camp démocrate: il l'emporte avec 37,6% devant John Edwards (29,75%) et Hillary Clinton (29,47%), reléguée en troisième position, selon les résultats officiels.

    Après sa victoire, le jeune parlementaire a salué ce choix de "l'unité plutôt que la division et l'envoi d'un puissant signal de changement pour l'Amérique". M. Obama qui pourrait devenir le premier Noir à occuper la Maison Blanche a gagné dans un Etat composé de 95% de Blancs.

    Pendant longtemps, Mme Clinton qui demeure la favorite démocrate au niveau national avait fait la course en tête dans l'Iowa avant d'être irrésistiblement rattrapée par ses rivaux. La sénatrice de New York a promis de continuer à se battre, et s'est dit "optimiste" et "confiante" avant les primaires du New Hamsphire (nord-est) mardi.

    De son côté, Mike Huckabee, ex-gouverneur de l'Arkansas et ancien pasteur baptiste quasi inconnu il y a quelques semaines, a remporté haut la main les caucus républicains.

    Au total, 1.781 assemblées d'électeurs étaient organisées pour chacun des deux grands partis, dans des cafés, des églises, ou des bibliothèques , et la participation a battu des records. Pour convaincre les indécis, certaines équipes étaient prêtes à tout. "Nous pouvons garder vos enfants, vous conduire jusqu'aux bureaux de vote, ramasser la neige qui encombre le devant de votre garage", avait ainsi lancé le responsable de l'équipe de Mme Clinton, Terry McAuliffe.

    Mike Huckabee, qui a fait campagne sur les valeursvaleurs traditionnelles de la droite chrétienne (défense de la famille, opposition à l'avortement) a devancé l'ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney, un richissime homme d'affaires mormon qui a dépensé des millions de dollars dans l'Iowa où il a longtemps fait figure de favori. Pique contre son adversaire vaincu, M. Huckabee a affirmé sur MSNBC que cette victoire démontrait "que les gens sont vraiment plus importants que le porte-monnaie".

    Mitt Romney a rapidement reconnu sa défaite. "Félicitations à Mike et nous allons maintenant nous battre dans le New Hampshire", a-t-il déclaré sur la chaîne Fox News. Il a ajouté être satisfait de sa deuxième place dans l'Iowa.

    Mais malgré cette victoire dans l'Iowa, rien n'est joué pour Barack Obama ou Mike Huckabee. Des sondages publiés jeudi dans le New Hampshire placent ainsi Hillary Clinton en tête chez les démocrates, et John McCain chez les républicains.

    Les prochaines étapesétapes importantes de la désignation des candidats sont, outre les primaires dans le New Hampshire, une vaste consultation le 5 février dans une vingtaine d'Etats, dont la Californie et New York. L'ancien maire de New York Rudy Giuliani, candidat républicain, avait choisi quant à lui de snober l'Iowa et son froid hivernal pour se rendre sous le ciel clément de Floride. "On va aller de l'avant dans les autres (Etats), il y en a encore 28 à venir", a-t-il dit sur MSNBC.

    Les sénateurs démocrates Joe Biden et Chris Dodd ont annoncé leur abandon de la course, après avoir été crédités de très faibles scores, environ 1% pour M. Biden et près de 0% pour M. Dodd.

    Une fois les candidats démocrate et républicain choisis et entérinés lors de conventions pendant l'été, l'élection présidentielle se tiendra le 4 novembre avec une entrée en fonctions le 20 janvier 2009 du président américain qui succédera au républicain George W. Bush.

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