• Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont reconnu vendredi que l'enfant recueilli en 2005 par une institution colombienne est Emmanuel, le fils de Clara Rojas, capturée par la guérilla avec Ingrid Betancourt.

    L'enfant "ne pouvait pas rester au milieu d'opérations de guerre, de bombardements et de combats, en mouvement permanent et dans les contingences de la jungle", annonce la guérilla marxiste, dans un communiqué diffusé par l'Agence bolivarienne de presse (ABP), proche des Farc.

    "C'est pourquoi cet enfant, dont le père est un guérillero, a été placé à Bogota chez d'honnêtes gens jusqu'à ce que soit signé un accord humanitaire", ajoute le texte daté du 2 janvier et signé par son organe dirigeant.

    L'analyse de l'ADN du petit garçon âgé de 3 ans et demi montrait "une compatibilité absolue avec celui de la famille de Mme Clara Gonzalez", la mère de Clara Rojas, avait indiqué auparavant le procureur général de Colombie Mario Iguaran, au cours d'une conférence de presse à Santa Marta, au nord du pays. Les tests ont été effectués en comparant des échantillons sanguins de l'enfant et d'autres prélevés sur la mère et un frère de Clara Rojas, venus à Caracas attendre sa libération et celle du petit Emmanuel, son fils né en juillet 2004 d'une relation consentante avec un membre de la guérilla.

    Un troisième otage, l'ancienne parlementaire Consuelo Gonzalez, devait également être relâché. Les Farc avaient promis de les remettre au président vénézuélien Hugo Chavez, chargé d'une médiation puis sèchement remercié par son homologue colombien Alvaro Uribe. La guérilla a aussi annoncé vendredi cette opération "suivra son cours", accusant Bogota de "séquestrer" Emmanuel pour la "saboter".

    L'opération humanitaire a capoté cette semaine. Les Farc ont imputé son échec à des opérations menées par l'armée colombienne dans la zone où les otages devaient être récupérés par des hélicoptères affrétés par la Croix Rouge. Le président Uribe avait répliqué en accusant la guérilla de mentir. "Les Farc n'ont pas pu tenir leur engagement parce qu'ils ne détiennent plus Emmanuel", avait-il lancé.
    Selon les informations fournies par les autorités colombiennes, l'enfant, souffrant de "dénutrition, de paludisme, de diarrhées et d'une fracture de l'humérus", a été amené le 15 juin 2005 à l'hôpital de San Jose del Guaviare, à 300 km au sud-est de Bogota, par un homme, José Crisanto Gomez, qui s'est présenté comme son oncle. Les Farc auraient tenté de le reprendre le 28 décembre.

    Les autorités vénézuéliennes avaient mis en doute vendredi les résultats de l'analyse réalisée en Colombie. Mais, comme le soulignait Anne Lombes, chercheuse à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale française (Inserm), "la probabilité de se tromper est extrêmement faible avec l'analyse de l'ADN mitochondrial", qui se transmet directement de la mère à ses enfants. Avant même l'aveu des Farc, la famille deClara Rojas était déjà convaincue que l'enfant était bien Emmanuel. "Nous croyons totalement aux résultats" de l'analyse, avait affirmé vendredi Ivan Rojas, le frère de l'otage, à son retour à Bogota vendredi.

    Fabrice Delloye, ancien mari de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, détenue depuis 2002 par les Farc en Colombie, a pour sa part estimé vendredi que les derniers développements dans ce pays portaient un "sale coup" à un éventuel accord humanitaire qui permettrait la libération d'otages.

    Les Farc disent être prêts à relâcher 45 de leurs otages, dont Ingrid Betancourt et trois Américains, contre la libération de 500 de leurs militants emprisonnés. Tout en qualifiant les Farc de "salopards qui utilisent des moyens ignobles", M. Delloye estime que M. Uribe doit accepter la proposition de la guérilla d'un "échange humanitaire". Si cette situation se poursuit, les otages "vont tous mourir, c'est certain, et nous nous allons être témoins de cette mort lente", a-t-il averti.

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  • La presse et les blogs américains spécialisés dans les célébrités, qui n'en ont habituellement que pour Britney Spears et Paris Hilton, s'intéressent de plus en plus à la liaison entre le président français Nicolas Sarkozy et l'ancien mannequin Carla Bruni.

    "Imaginez que Bill (Clinton) ait divorcé de Hillary et se soit mis avec Heidi Klum", un mannequin allemand, expliquait cette semaine le site internet TMZ.com: "une procédure de destitution aurait été lancée".

    "Mais en France (...) le président n'est qu'un type entre deux âges de plus, qui porte des jeans trop serrés, (en couple) avec une nana plus jeune et canon", poursuit le site, en concluant, en français dans le texte: "toujours l'amour!"

    TMZ, qui attire des millions de lecteurs par mois, a consacré trois articles à M. Sarkozy et Mme Bruni depuis l'officialisation de leur relation le 17 décembre, et notamment sur leurs vacances en Egypte, photo de baignade en mer Rouge à l'appui.

    Même intérêt pour l'édition en ligne de l'hebdomadaire People (plus de 3,5 millions d'exemplaires), qui se demandait mercredi si "Carla Bruni va dédier une chanson d'amour à Sarkozy".

    Pour TMZ, qui risque une comparaison avec le couple George et Laura Bush, la cause est entendue: "les Français ont de meilleurs présidents" que les Américains.


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  • Le sénateur noir de l'Illinois Barack Obama, 46 ans, a remporté jeudi les caucus démocrates dans l'Iowa (centre), première sélection des candidats pour la Maison Blanche qui a aussi vu Hillary Clinton subir un sérieux revers et un ex-gouverneur, Mike Huckabee, gagner du côté républicain. Evènement

    M. Obama, sénateur depuis 2005 seulement, a battu deux candidats parmi les plus expérimentés du camp démocrate: il l'emporte avec 37,6% devant John Edwards (29,75%) et Hillary Clinton (29,47%), reléguée en troisième position, selon les résultats officiels.

    Après sa victoire, le jeune parlementaire a salué ce choix de "l'unité plutôt que la division et l'envoi d'un puissant signal de changement pour l'Amérique". M. Obama qui pourrait devenir le premier Noir à occuper la Maison Blanche a gagné dans un Etat composé de 95% de Blancs.

    Pendant longtemps, Mme Clinton qui demeure la favorite démocrate au niveau national avait fait la course en tête dans l'Iowa avant d'être irrésistiblement rattrapée par ses rivaux. La sénatrice de New York a promis de continuer à se battre, et s'est dit "optimiste" et "confiante" avant les primaires du New Hamsphire (nord-est) mardi.

    De son côté, Mike Huckabee, ex-gouverneur de l'Arkansas et ancien pasteur baptiste quasi inconnu il y a quelques semaines, a remporté haut la main les caucus républicains.

    Au total, 1.781 assemblées d'électeurs étaient organisées pour chacun des deux grands partis, dans des cafés, des églises, ou des bibliothèques , et la participation a battu des records. Pour convaincre les indécis, certaines équipes étaient prêtes à tout. "Nous pouvons garder vos enfants, vous conduire jusqu'aux bureaux de vote, ramasser la neige qui encombre le devant de votre garage", avait ainsi lancé le responsable de l'équipe de Mme Clinton, Terry McAuliffe.

    Mike Huckabee, qui a fait campagne sur les valeursvaleurs traditionnelles de la droite chrétienne (défense de la famille, opposition à l'avortement) a devancé l'ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney, un richissime homme d'affaires mormon qui a dépensé des millions de dollars dans l'Iowa où il a longtemps fait figure de favori. Pique contre son adversaire vaincu, M. Huckabee a affirmé sur MSNBC que cette victoire démontrait "que les gens sont vraiment plus importants que le porte-monnaie".

    Mitt Romney a rapidement reconnu sa défaite. "Félicitations à Mike et nous allons maintenant nous battre dans le New Hampshire", a-t-il déclaré sur la chaîne Fox News. Il a ajouté être satisfait de sa deuxième place dans l'Iowa.

    Mais malgré cette victoire dans l'Iowa, rien n'est joué pour Barack Obama ou Mike Huckabee. Des sondages publiés jeudi dans le New Hampshire placent ainsi Hillary Clinton en tête chez les démocrates, et John McCain chez les républicains.

    Les prochaines étapesétapes importantes de la désignation des candidats sont, outre les primaires dans le New Hampshire, une vaste consultation le 5 février dans une vingtaine d'Etats, dont la Californie et New York. L'ancien maire de New York Rudy Giuliani, candidat républicain, avait choisi quant à lui de snober l'Iowa et son froid hivernal pour se rendre sous le ciel clément de Floride. "On va aller de l'avant dans les autres (Etats), il y en a encore 28 à venir", a-t-il dit sur MSNBC.

    Les sénateurs démocrates Joe Biden et Chris Dodd ont annoncé leur abandon de la course, après avoir été crédités de très faibles scores, environ 1% pour M. Biden et près de 0% pour M. Dodd.

    Une fois les candidats démocrate et républicain choisis et entérinés lors de conventions pendant l'été, l'élection présidentielle se tiendra le 4 novembre avec une entrée en fonctions le 20 janvier 2009 du président américain qui succédera au républicain George W. Bush.

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  • Le rallye Dakar-2008 a été annulé , pour la première fois de son histoire, pour des raisons de sécurité, ont annoncé les organisateurs (Amaury Sport Organisation, ASO).

    "Après différents échanges avec le gouvernement français -en particulier le ministère des Affaires étrangères- et compte tenu de ses fermes recommandations, les organisateurs du Dakar ont pris la décision d'annuler l'édition 2008 du rallye, programmée du 5 au 20 janvier entre Lisbonne et la capitale sénagalaise", affirme un communiqué d'ASO qui parle de " menaces directes lancées contre la course par des mouvances terroristes."

    "S'il arrivait la moindre chose, c'était toute la crédibilité d'AS0 (Amaury Sport Organisation, ndlr) qui serait remise en cause", avait souligné avant l'annonce officielle le directeur des sports de France Télévision - qui devait retransmettre le Dakar-2008 -, Daniel Bilalian.

    "On en est à deux recommandations de prudence du gouvernement et je pense que la menace sur la traversée de la Mauritanie est bien réelle au delà du brigandage qu'on a pu connaître dans les années précédentes. Là, c'est effectivement une menace armée de groupes déterminés, voire kamikazes", avait ajouté M. Bilalian.

    Pour lui, "quels que soient les enjeux d'audience ou économiques, on n'a pas à engager la vie de compétiteurs dans une épreuve sportive.

    Jeudi, le gouvernement français a "déconseillé fortement" aux Français de se rendre en Mauritanie, en soulignant que cet avertissement valait aussi pour les ressortissants français "qui font le rallye Dakar-2008". Des propos relayés à nouveau vendredi par le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

    "Le Dakar sans la Mauritanie, ce n'est plus le Dakar", résumait jeudi à Lisbonne le motard David Casteu, 2e du général l'année dernière.

    La Mauritanie promettait d'être à la fois le plat de résistance et le juge de paix de l'épreuve. Hutides quinze étapes du rallye empruntent en effet la Mauritanie et une journée de repos devait se tenir à Nouakchott. Le désert de dunes du pays était le sommet sportif de l'épreuve qui devait pénétrer en Mauritanie le 11 janvier pour n'en sortir que le 19, veille de l'arrivée.

    Mais après l'assassinat dans ce pays de quatre touristes français le 24 décembre lors d'une attaque attribuée par les autorité mauritaniennes à l'islamisme radical, le porte-parole du gouvernement français Laurent Wauquiez avait déclaré que le ministère des Affaires étrangères déconseillait "fortement à tous les Français de se rendre en Mauritanie jusqu'à nouvel ordre". "Ça vaut pour tous les Français, comme pour l'organisation du rallye Lisbonne-Dakar", avait-il dit. Trois soldats mauritaniens ont également été tués le surlendemain de la mort des Français, sans que cet événement ne soit encore éclairci.

    "Les organisateurs du rallye ont été informés de l'évaluation des risques, et le gouvernement  français ne peut que rappeler, avec la plus grande fermeté, les conseils adressés aux voyageurs", avait ajouté le porte-parole.

    Ces déclarations ont pris les organisateurs par surprise. Juste après l'attaque contre les touristes français, le directeur de la course Etienne Lavigne s'était rendu en Mauritanie pour s'entretneir en tout urgence avec les autorités du pays. Mercredi soir, fort du soutien d'un communiqué du gouvernement mauritanien ("toutes les mesures de sécurité ont été prises pour que le passage se déroule en toute quiétude"), M. Lavigne estimait que "toutes les conditions de sécurité étaient réunies" avec notamment le déploiement de 4000 hommes et une "surveillance aérienne accrue".

    En 2007, des menaces du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC algérien) avaient contraint les organisateurs à annuler deux étapes alors qu'en 2006 et 2000 les organisateurs avaient mis en place des pont aériens pour éviter le nord du Mali et le Niger.

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  • Le marché du travail américain a donné de gros signes d'essoufflement en décembre, avec 18.000 créations d'emplois seulement et un bond du chômage à 5%, témoignant des risques de récession que la crise de l'immobilier fait peser sur la première économie mondiale.

    C'est le rythme d'embauches le plus faible depuis août 2003, année morose marquée par le début de la guerre en Irak, et le niveau de chômage le plus élevé depuis novembre 2005, alors que l'économie se remettait du passage du cyclone Katrina.

    Les analystes tablaient sur 70.000 créations d'emplois, après 115.000 en novembre, et une petite hausse du chômage à 4,8% contre 4,7% le mois précédent.

    Le détail des chiffres, publiés vendredi, révèle l'impact croissant de la crise de l'immobilier sur l'économie: en décembre, la branche d'activité la plus touchée a été celle de la construction avec 49.000 licenciements nets. L'industrie a détruit 31.000 emplois et dans les services, le commerce de détail en a supprimé 24.000 malgré la saison des fêtes.

    En revanche, les services aux entreprises ont créé 43.000 emplois, le secteur de l'éducation-santé 44.000, et la fonction publique 31.000.

    Ces chiffres ont immédiatement fait bondir l'euro qui a touché un plus haut depuis le 29 novembre à 1,4823 dollars.

    Ils inquiètent les marchés qui ont déjà dû digérer cette semaine l'annonce d'une baisse de l'activité industrielle en décembre, et qui attendaient avec anxiété ce rapport pour juger de l'ampleur de la détérioration de l'économie et des risques de la voir entrer en récession.

    Un tel marasme augmente les chances d'une nette baisse des taux lors de la prochaine réunion de la banque centrale (Fed), le 30 janvier. Lors de sa dernière réunion, celle-ci n'avait pas exclu des baisses "importantes" en cas de forte détérioration de la conjoncture.

    La mauvaise nouvelle sur le front de l'emploi sera aussi scrutée avec soin par les politiques, alors que la course à la Maison Blanche a connu sa première grande épreuve jeudi avec les caucus de l'Iowa, qui ont vu la victoire de Barack Obama chez les démocrates et de Mike Huckabee chez les républicains.

    Il y a un an, le chômage affectait 4,4% seulement de la population active et "il a augmenté dans presque toutes les professions", a indiqué Philip Rones du Bureau des statistiques sur l'emploi.

    Le secteur du bâtiment a perdu 236.000 emplois depuis son pic en août 2006, "entraîné par la construction résidentielle". L'industrie a supprimé 212.000 emplois au cours de l'année écoulée, en raison surtout des licenciements dans le secteur automobile".

    Au total, "l'économie a créé 111.000 emplois par mois en moyenne en 2007, contre 189.000 en 2006", a-t-il ajouté. Les analystes estiment qu'il faut entre 110.000 et 140.000 embauches nettes chaque mois pour absorber la hausse de la population active.

    De plus, les nouvelles ne sont guère encourageantes sur le front de l'inflation, puisque le salaire horaire a progressé de 0,4% en décembre, ce qui est supérieur aux attentes des analystes qui tablaient sur une hausse de 0,3%.

    Sur un an, la hausse atteint 3,7%, contre 4,3% en 2006.

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